Sont-ce ces sons et ces voix trafiqués, qui évoquent des vinyles gondolés par une exposition prolongée au soleil, puis joués à la mauvaise vitesse ? Est-ce la façon dont Eblis Álvarez réinterprète les rythmes latinos, cumbia et salsa, comme des grains de maïs transgénique lâchés dans un four à micro-ondes ? Sont-ce les thèmes de ses chansons – ici, un zombie pourchassé par des vautours heureux ; là, des extraterrestres ; ailleurs, un refrain culotté qui fait « je n’ai pas de pantalon, je n’ai pas de pantalon » ? Electropicalisme, psychotropicalisme, dadaïsme latino, exotica hallucinogène, musiques traditionnelles poussées dans les joyeux confins de l’idiotie, de l’excentricité et de l’avant-garde : on en rêvait, les Meridian Brothers (dont « Desesperanza » est le quatrième album) le font.
Un continent musical à découvrir, à surveiller. Car l’excentricité et l’inventivité insensée qu’on entend dans « Desesperanza » sont aussi des signes, la preuve que la meilleure musique, toutes catégories confondues, n’est plus réservée à l’Europe ou aux États-Unis.
Pour en savoir plus , voir la page Facebook