Jeudi 30 mai : 16h45 > 17h45
« L’indépendance à l’ère du numérique > Branché / débranché, nouveau courant alternatif ? » – Un débat ouvert et participatif IRL.
Création et réception de la musique ont considérablement évolué sous l’ère numérique. Logiciels de production audio et de création musicale, services de streaming… Jamais la liberté de créer, de découvrir et d’écouter n’a paru aussi grande. En quelques clics, nous accédons désormais à des discothèques presque universelles, et nombre de chambres d’ados et de garages se sont transformées ces dernières années en véritables studios de création et d’enregistrement. Pourtant, le doute subsiste : le numérique nous libère-t-il vraiment ou est-il au contraire le nouveau visage, séduisant et ludique, de notre aliénation? Contribue-t-il à créer de nouveaux espaces d’indépendance ou nous condamne-t-il, par la puissance de ses algorithmes, au rôle de consommateurs facilement prévisibles et manipulables? Et comment cela se traduit-il dans le champ de la création musicale, pour les artistes et l’ensemble des acteurs de l’industrie musicale?
Pour en parler, François Pachet, chercheur en intelligence artificielle, qui a récemment rejoint le Creator Research Technology Lab de Spotify Paris, et publié Histoire d’une oreille (Buchet-Chastel) et Mathieu Lambert, ancien journaliste musical, formateur, fondateur de Le Garage Electrique et actuel président de Victoire 2.
Vendredi 31 mai 2019 : 16h45 > 17h45
« Indépendance et féminisme > Mes bien chères soeurs… »
« La fin d’un monde s’annonce par des signes contradictoires », a récemment déclaré l’autrice Chloé Delaume. Certes, la domination masculine et le patriarcat cèdent du terrain, mais les violences faites aux femmes, insupportables, et les inégalités entre sexe toujours aussi criantes nous rappellent chaque jour l’urgence du combat féministe. Dans Mes bien chères sœurs (éditions du Seuil), véritable manifeste poétique et de combat, Chloé Delaume proclame l’avènement d’une quatrième vague féministe rendue possible par #MeToo et la libération de la parole sur les agressions, les viols, le harcèlement. Une quatrième vague qui sera solidaire et bienveillante ou ne sera pas, placée sous le signe de la sororité – un féminisme indéfectible, concret, basé sur l’entraide quotidienne, l’accueil de l’autre et l’empathie. Au cours de la soirée aura également lieu une lecture de Mes bien chères soeurs par Chloé Delaume.
Samedi 1er juin 2019 : 16h45 > 17h45
« Indépendance hors format > « 6 pieds sous terre »… et un grand pas de côté ! »
Avec la participation de Tanx, Fabcaro et de leur éditeur Miquel Clemente.
Le début des années 90 a été marqué par l’apparition, et bientôt l’explosion, d’une scène indé de la bande dessinée, foisonnante, inventive, généreuse. 6 pieds sous terre et l’ornythorinque, animal totémique de la maison d’édition, font partie de cette aventure. Une aventure collective et solidaire qui n’empêche pas, bien au contraire, l’émergence de talents singuliers, hors-formats : les livres de Tanx, autrice et dessinatrice aux multiples talents, illustrent bien sa farouche détermination à défendre son indépendance et son intégrité artistique. Si Zaï Zaï Zaï Zaï a rendu célèbre Fabcaro, c’est à son corps défendant, et presque sur un malentendu, tant l’auteur des Carnets du Pérou a toujours préféré les sentiers de traverse aux autoroutes de l’industrie du livre. Tous deux, par des chemins différents mais qui se sont croisés bien des fois, ont réussi à s’affranchir des codes et évidences de la bande dessinée, à créer leur style propre, à se remettre en question livre après livre. Avec, comme horizon permanent, une question : «comment, malgré la reconnaissance critique, l’attente des lecteurs, et parfois le succès, rester libre?»