On ne va pas vous raconter d’histoires : à l’aube de cette 7ème édition, nous nous sommes posés beaucoup de questions. Cela fait 7 ans que l’on s’interroge chaque année sur la pérennité de ce festival. Construit sur un coup de tête entre quelques passionnés de musiques indépendantes, nous nous sommes pris au jeu de nos succès. D’année en année, nous avons grandi, augmenté les scènes, tenté de jouer les équilibristes entre headliners et artistes plus confidentiels. On a gagné en notoriété, on s’est emballé, on a bien rigolé (surtout) et on a failli glisser. Grandir pour qui ? Pour quoi ? Si l’aventure #tinals a démarré, c’est d’abord et avant tout parce que nous ne nous retrouvions plus vraiment dans ces gros festivals aux scènes surdimensionnées, où les exigences des groupes n’ont plus l’âme du rock’n’roll, où les queues pour boire un verre deviennent interminables mais aussi et surtout parce que nous faisions le triste constat de devoir aller à l’étranger pour voir les artistes que nous attendions sur scène. Nous avons flirté avec cette société de l’accélération où la seule direction possible reste la croissance. Et si on prenait le temps de (re)penser nos vies… ?
Ainsi faisons-nous le choix d’un retour aux fondamentaux : une programmation dictée uniquement par les coups de cœur dans un cadre verdoyant. De la musique avant toute chose. Légèreté, bienveillance, exigence loin des dogmes. Ralentir et débattre donc, parler et rencontrer, pour dire le monde tel qu’il est et tel qu’on le rêve. Et pour cela, penser ce qui fait notre ADN : qui sont les nouveaux « indés » ? Dans la musique bien sûr, mais aussi dans la littérature, l’économie, la gastronomie… Ceux et celles qui n’attendent rien ni personne pour réfléchir et créer. Inviter, débattre, imaginer d’une manière qui nous ressemble tout à la fois joyeuse, conviviale.
Autour d’une programmation exigeante, la communauté de « fans » que nous avons bâtie est engagée, fidèle, enthousiaste – bien plus qu’ailleurs. Vous voir si curieux nous rend très heureux (#lavérité). Nous pensons que cette relation, si précieuse, nous donne l’occasion d’interroger la notion de cercles, de familles, de groupes… Les nouvelles formes de solidarité, de celles qui nous font vivre mieux, libres et informés.
En résumé, Tinals 2019 ne se construira pas dans la course aux headliners. Plus de stress, pas de strass, des tarifs plus accessibles mais toujours des coups de cœurs musicaux authentiques et rares. Autant de groupes, autant de scènes, 3 après-midis gratuites, retour des lives dans le club, bien évidemment des ateliers mais aussi des débats et des conférences dans un tout nouvel espace extérieur baptisé «el barrio».
En tête, une seule et grande conviction : rester indépendant.